Carnet de route

Raid Baounilles en Vanoise

Sortie :  Raid confirmes du 18/03/2022

Le 04/12/2022 par Jonathan, Max, Joris et Pierre

C’est par une bien belle journée d’octobre que j’écris un peu honteusement je l’avoue mais toutefois avec une belle nostalgie le compte rendu cet épique R.R.G.B (Raid Rencontre Guenille-Baou) un P comme picole pourra être ajouté à l’acronyme pour la version non censurée.

 

Nous sommes tous retrouvés à Avrieux pour la nuitée avant l’épopée afin de peaufiner les derniers préparatifs techniques: combien de cordes ? Duvets ou draps de lit ?  Réchaud ou pas réchaud ?  Génépi ou Pastis…ben non les deux

 

Vendredi :

C’est par une bien belle journée ensoleillée qui aurait pu être d’été compte tenu de l’enneigement au départ  que nous voila joyeusement en train de préparer notre équipement  pour ces quatre jours en prenant compte de s’alléger de chaque gramme qui n’est pas indispensable…Comme le carton du cubi de rouge.

 

Nous voilà tous prêts avec notre paquetage sur le dos, sac minitieusement rangé avec raquettes solidement harnachées pour certains, un style plus chameau se rendant au souk pour d’autres…

Et paf direct nous voilà partis à pied dans la boue pour gravir les 550 m de dénivelé positifs qui vont nous permettre de rallier notre nid douillet pour la nuit mais aussi notre porte d’entrée dans le parc de la Vanoise le refuge de l’Orgère.

A chaque pas dans la boue de la montée nous espérons que la prochaine chose qui manquera de nous faire tomber sera notre planche qui file sur la neige fraîche lors de notre première descente savoyarde.

Mais patatras arrivés là haut les pentes que nous espérions blanches immaculées au dessus de l’Orgère  ne le sont pas du tout.

Une fois de plus le BERA n’a pas vraiment été d’une véracité sans précèdent concernant l’enneigement…. (Cf la diatribe faite par Mr Pattier à l’encontre de ce dernier par mail)

Bon on accuse un peu le coup, on tergiverse : est ce que l’on va direct au refuge suivant, est ce qu’il y aura de la place, est ce qu’on pourra quand même boire notre cubi si le refuge est gardé

 On fait une pause, certains proposent de faire l’apéro mais bon il est 10h30 il y a pas de proverbe qui permettent de s’y coller si tôt…

Eh puis zut on se laisse pas abattre, on va aller chercher la neige là où elle est….direction le refuge de Peclet Polset, il y a aura bien de la neige sur le Dôme !

Nous voilà partis en face EST  a essayé de tenir sur une neige qui n’est pas vraiment présente en grande quantité et pas d’une qualité exceptionnelle non plus.

Ca bataille ferme pour les spliteux… ça en mène pas large par endroit car ça tient pas des masses. La partie alpinisme normalement c’était pas pour aujourd’hui et c’était pas pour faire du terrain d’aventure dans de la soupe caillouteuse.

On atteint le col de la Chavière en fin d’après midi….il reste à descendre jusqu’au refuge 300 mètre plus bas….

Un nouveau débat s’offre à nous : à partir de combien d’écailles de rocher au mètre carré sur une neige pas bien épaisse on peut considérer que un couloir de 35° entre des gros rochers ne peut pas être descendu ???

On va plutôt mettre des crampons tu sais quoi !

Je remercie au passage Pierrot qui a été fort compréhensif avec mon râlage intenpestif sur mes crampons qui étaient pas réglés à mes boots et qui arrêtaient pas de se détacher

On a eu suffisamment de revers pour la journée, une dernière rechauchage de raquette pour passer le ressaut avant le refuge, quand on aime on compte pas et nous voilà arrivés !

 

Trop bien il y a de la place et en plus ils ont des douches chaudes….Vivement Demain !!!

 

Jonathan

 

 

Samedi :

 

Voici le récit du premier sommet de notre raid, objectif visé : Dôme de Polset à 3497m d'altitude avec un départ depuis le refuge de Péclet-Polset (2474m), en passant par le glacier de Gerboulaz.

Alors que le XV de France se prépare à manger du Rosbeef au diner en ce jour de Crunch, la troupe de cafistes, elle, est bien motivée à se régaler de virages carte postale et de voir du pays après la journée de transhumance de la veille. Cette fois-ci, les sacs sont légers, forcément le cubi et les autres denrées liquides et solides nous attendent tranquillement au refuge pour notre retour. Bon on s'était fixé une heure départ, on va pas se mentir, on a dérapé… Équipés pour affronter le glacier, on fait le check DVA et on finit par débuter la course.

Dès le départ, une neige dure et un petit ressaut insignifiant pour la bande sauf pour moi, l'éclopé en split. 20 secondes après notre départ, j'avais déjà besoin qu'on m'assiste. Hop un collègue sympa en back up m'aide à enfiler les couteaux et on enchaîne...sur une traversée descendante terminant sur le lac Blanc. Chacun son style... certains s'en sortiront mieux que d'autres. Les descentes split-couteaux sont comment dire, surprenantes et aléatoires. Après une "rude montée", pour citer camptocamp (et je confirme), on bifurque à gauche et on commence à se rapprocher du début du glacier. Quelques minutes pour manger un bout, boire un coup et s'encorder, les deux cordées progressent désormais sur le glacier. A la montée, Raph casse une partie de sa fix, ça n'entamera pas son humeur ni son œil de photographe et parvient tout de même à progresser aisément. Des paysages somptueux, on est seuls, une météo parfaite, c'est un vrai plaisir. C'est dans ces moments qu'on parvient à oublier la fatigue, le froid et les douleurs musculaires pour profiter pleinement de ce cadre. Arrivés en haut, on se félicite, séances photos au sommet avec un panoramique à 360 degrés. On décide de manger pour récupérer des forces avant d'attaquer la descente. Pendant ce temps là, Pierrot se balade et repère un petit couloir, il s'en lèche déjà les babines. Il sonde la troupe et c'est gagné, la descente débutera par là. Ce mini-couloir sera d'ailleurs par la suite baptisé le couloir Pierre Pattier Cafm'pé et les cartes IGN sont donc, à compter de ce jour, devenues obsolètes. Les conditions de descente sont bonnes, quelques changements de neige par ci par là mais dans l'ensemble c'est vraiment très bon. On reste tout de même vigilent et on garde de la distance entre nous, notamment lorsqu'on s'arrête. On analyse le terrain et chacun cherche sa trace qui lui correspond jusqu'au retour sur le lac Blanc. Le sourire aux lèvres et les réactions à chaud de chacun, nous basculons une dernière fois en mode montée pour passer le ressaut d'une cinquantaine de mètres qui nous sépare de la terrasse ensoleillée du refuge. En passant, l'un d'entre nous décidera de déposer un petit souvenir à proximité du lac, en témoignage du plaisir ressenti au cours de cette étape. Accueillie chaleureusement par la gardienne ;) à notre arrivée,

on met le matos rapidement de côté et profitons des derniers rayons de soleil de la terrasse, houblons à la main.

Prochaine étape : refuge du Fond d'Aussois mais par quel itinéraire ? par la brèche ou par le col ? deux salles, deux ambiances.

PS : je tiens à féliciter Pierrot et surtout mettre en avant sa patience. Le raid a été effectué en mars, ces lignes sont écrites en aout... Désolé Pierrot, on va pas se mentir, j'ai dérapé :)

2ème PS : journée d'autant plus mémorable puisque nos bleus ont écrasé ces affreux anglais et se sont offerts le Grand Chelem !

 

Max

 

 

Dimanche itinéraire par le col d’Aussois :

 

La décision sur le choix de l’itinéraire du jour n’a pas été facile la veille au soir. 2 choix étaient possibles, passer par la brèche de la croix de la rue, itinéraire avec une remontée de couloir raid et potentiellement en glace et roches ou passer par le col d’Aussois, plus tranquille.

Après de multiples tergiversations, décision est prise de passer par la brèche.

Le départ du refuge de Peclet se fait sous un bon vent matinal. Des nuages sont présents mais laissent passer de belles éclaircies.

Nous remontons une moraine direction plein Est. Arrivés en vue du bas du couloir Raph et moi-même décidons de finalement passer par le col d’Aussois. Nous laissons donc nos 4 compagnons continuer, rangeons le matos de montée et passons en mode descente. Puis, quelques minutes plus tard, c’est Jonathan qui fait scission et nous rejoint. La vue sur la brèche et son couloir l’a définitivement convaincu de faire demi-tour.

C’est maintenant parti pour faire le contournement de la Pointe de l’Observatoire, pour se diriger vers le versant Ouest qui donne accès au col d’Aussois.

La traversée ne se fait pas sans mal avec le vent qui nous siffle aux oreilles. Sur les passages les plus raides le vent manque de nous déstabiliser.

Nous prenons enfin pied en bas d’une superbe pente qui permet l’accès au col d’Aussois. La neige est super bonne dans cette pente, tellement bonne, que j’hésite presque à proposer une descente pour la remonter. Nous préférons néanmoins continuer notre route.

La pente finale se franchit en cramponnant et permet l’accès au col d’Aussois. Peu avant le col, Raf s’arrête subitement en criant : il vient de se planter un crampon dans la cuisse. Heureusement plus de peur que de mal, il n’a presque rien et peut continuer.

Une fois arrivés au col, nous bifurquons plein Ouest pour grimper au sommet de la Pointe de l’Observatoire. Le sommet donne sur un à pic vertigineux ; quelle vue et quelle ambiance.

Nous profitons bien du panorama puis c’est enfin parti pour la descente, direction le refuge du Fond d’Aussois. Notre chemin passe dans un petit système de barres rocheuses. La neige est plutôt sympa à rider.

Après le pique-nique en terrasse au refuge, Fabien, Jonathan et moi, on s’atèle à un petit atelier mouflage.

La soirée est calme, tout le monde sera au lit avant 22h.

 

Joris

 

 

Dimanche :

Décidément, on n’est pas efficace sur la préparation. Encore ½ heure de retard sur le départ ce matin… D’ailleurs, il n’y a pas que sur les sacs que l’on manque d’efficacité. Hier on a passé la soirée à discuter, re-discuter et re-re-discuter de la course du jour en tournant autour des 2 possibilités envisagées : la brèche ou le col d’Aussois. Il n’y a bien que sur la descente du cubi que l’on n’a pas autant tergiversé…

Bref, nous voilà partis pour la brèche de la croix de la Rue après le pseudo consensus de la veille. Le soleil n’a pas encore dépassé la crête, les nuages viennent la lécher et l’envelopper, le vent s’est levé et nous arrive vigoureusement pleine face quand on remonte la moraine. En gros, on se meule bien. Ça plus les vagues infos glanées sur les condis de la brèche, ça donne une ambiance un peu austère.

Ça y’est, on commence enfin à voir le pied du couloir. Seulement, on n’aperçoit pas encore la brèche que son hostilité révèle la faille dans le système. C’est la scission et le groupe se fissure. Raf, Jojo et John basculent sur l’option col d’Aussois. Restent donc 3 fêlés pour aller s’ébrécher.

On cramponne, on harnache le matos et c’est parti pour remonter le couloir qui se redresse tranquillement pour passer en neige gelée dans le plus raide. Tout n’est pas joué car il reste un peu de mixte à sortir. Merci la corde fixe et Fab qui nous assurera. Bonne ambiance alpi !

La descente en neige variée procurera moins de sensations mais son lot de technicité à cheminer entre les bancs de rochers.

Pause au soleil au refuge du Fond d’Aussois. On s’occupe, on bricole en attendant les compères, puis la faim fait oublier la bienséance et on entame le repas. Ils arriveront pendant que je siesterai tranquillou.

Pour la suite de l’aprèm, chacun vaquera à ce qui lui chante. Sieste, atelier mouflage… Avec Max on se remonte la pente E sous la pointe de l’Échelle. Seulement, pour s’alléger on a laissé les crampons/piolet au refuge. Et bien la montée en sera aussi allégée car quand ça se redresse trop avec la neige dure, on enclenche le demi-tour faute de pouvoir progresser sereinement. On se termine avec un atelier « skating » sur le replat. Intéressant mais pas probant.

Place enfin à une soirée posée. Enfin jusqu’à ce qu’on entame le sujet de la course du lendemain qui fera encore débat pendant un moment…

 

 

Lundi :

C’est reparti, pour la der. Tels des petits escargots portant sur leur dos leur maisonnette, on s’élance doucement vers le Col du Moine, le temps de faire chauffer les moteurs.

Arrivés sur le « glacier » de Labby, changement de plan. Le Col du Moine inspire moins que prévu, on bascule sur le Col de Labby. Mais la traversée nous donne du fil à retordre : la neige est béton et le passage expo, du coup c’est parti pour cramponner et sortir la centaine de mètres qui nous sépare du col. Arrivés à destination, ça commence à se poser en vue du petit déjeuner. Seulement, la poudre du glacier de la Mahure est aguichante et John, Jojo et Fab tombent sous les charmes de cette sirène blanche. Ils basculent donc en face N pour s’envoyer quelques virages anthologiques, en dehors de la trafolle des skieurs. Et pendant qu’ils remontent leurs 100 mètres encordés comme des bagnards, Max et Pierrot déjeunent tranquillou au soleil et siestent jusqu’à l’invasion des goths… Des skieurs lambda à première vue mais qui vont venir se coller à nous tels des moules à un rocher. Dès lors que l’on aura bougé d’un pas ils viendront s’y mettre, dévorant notre zone intime comme si on n’existait pas. Je n’ai rien contre le partage de la montagne mais pourquoi s’esquicher quand il y a gavé de place ?

Bref, les compères arrivent et ça a laissé le temps à la neige de décailler. On cramponne et on traverse en bord d’arête pour aller dans des pentes non tracées et plus sympa à rider. La descente alternera entre neige, chemin sec et pistes d’Aussois pour terminer par un verre (ou 2) à Aussois.

Mais l’aventure n’est pas finie, reste à récupérer la 2nde bagnole à Amodon. Que faire ? Un aller-retour avec juste les chauffeurs ? Ça manquerait de piment. Pourquoi ne pas tenter de monter à 6, matos inclus, dans la voiture de Fab ? Je ne l’aurais pas parié mais l’esprit de cohésion des snowboardeurs est bien plus fort que celui des gobelets et dans un Tetris matériel et humain, le défi sera relevé !

C’est donc à Amodon, après une dernière bière de l’amitié et un génep de la fraternité, que nos chemins vont se séparer.

 

 

Merci à tous pour ces 4 jours d’immersion en pleine montagne, d’échanges, de raïde et de bonne rigolade.

 

                                                                                                                                              Pierre







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