Carnet de route

Compte-rendu Itinérance châteaux cathares
Le 17/05/2025 par DUPRAT Françoise
13-17 avril 2025 : itinerance Chateaux Cathares
Dimanche 13 avril. Suzanne, Jean-Pierre et Christian ont passé la nuit à Tuchan, Camille, Jacques et Françoise les y retrouvent le lendemain matin après 2 petits tours de l’église… Le village n’est pas grand et les places de stationnement sont rares. Un café et en route pour le château d’Aguilar sous un ciel gris. Bientôt quelques gouttes, et on sort les capes de pluies qui verront avec nous presque tous les châteaux…
Château d’Aguilar : Daté du XIème siècle, propriété des comtes Catalans, puis de la maison de Carcassone, elle devient forteresse du roi de France au XIIIème siècle. Planté sur promontoire rocheux au milieu des vignes, seules subsistent l’enceinte supérieure avec des archères sous niche, la muraille inférieure munie de tours circulaires et une chapelle.
Après un tour des remparts et des murailles encore debout, on pique-nique dans la chapelle à l’abri de la brume qui finit de « s’escomplicher » (s’égoutter). Un rayon de soleil et s’est reparti vers Tuchan puis Padern, au milieu des vignobles, des thyms et des cistes en fleur. Arrivés à Padern, Jean-Pierre fait demi-tour pour retrouver sa cape de pluie, puis nous rejoint au château de Padern qui domine le village. Moisson d’asperges sauvages…
Gite communal de Padern assez vaste. Le frère de Suzanne nous apporte 3 bouteilles de leur excellent vin, qui alimenteront tous nos apéros. C’est la même personne qui gère le gite, le restaurant et l’épicerie, donc lerepas du soir se prend au restaurant en face, le dimanche c’est pizza et crème catalane. C’est le seul lieu animé du village et la salle est comble.
Environ 18 km avec les AR aux 2 châteaux.
Lundi 14 avril. On remonte au château pour basculer dans la vallée du Verdouble et grimper en sous-bois. Le sentier est bordé d’un rare mélange de thyms et de primevères, puis au débouché de la crête, il devient piste noyée dans la brume, brume qui masque le parking et donne au
Château de Quéribus : Il s’élève à 728 m sur la crête sud des Corbières, dans laquelle ses fortifications s’incrustent. Poste avancé sur l’ancienne frontière entre les royaumes de France et d’Aragon, il a été maintes fois attaqué et renforcé par les rois de France. Ainsi il comporte 3 enceintes successives, et son donjon, sur la terrasse duquel il est possible de monter, renferme une belle salle gothique
Nous redescendons par un sentier abrupt jusqu’à Cucugnan, pour un bon café, un film sur le château pour les uns et poursuite de l’itinéraire vers Dhuilac pour les autres avec compléments d’asperges sauvages. Très beau village, sur un piton rocheux bien sûr pour nous finir les mollets après ces 18 km et près de 1000 m de dénivelé.
Beau gite communal… mais en guise de « Ne vous inquiétez pas, il y a une épicerie, des restaurants, un snack » le village est désert, l’épicerie ouvre de 17h30 à 19h, et c’est la misère : on trouve quand même une boite de paté, des pains au lait, des biscottes, du café, et heureusement les asperges grillées nourrissent l’apéro et le snack ne fait pas que des pizzas !
Mardi 15 avril. Départ guilleret pour la très rude montée jusqu’aux remparts du château de Peyrepertuse, dont les différentes parties forment une dentelle rocheuse au bord de la falaise. Longue visite.
Château de Peyrepertuse : Ancien site gallo-romain, il est mentionné comme site défensif au IXème siecle, puis lieu de révolte contre les albigeois, il devient forteresse royale au XIIIéme siècle.
occupe sur plus d’un hectare l’intégralité d’une crête rocheuse cernée de falaises. Il est composé de 2 parties : l’enceinte basse en forme d’éperon plus ancienne, et après la réalisation d’un impressionnant escalier taillé dans le roc, le château San Jordi en haut.
Malgré le traité des Pyrénées en 1659, repoussant plus au sud la frontière, il garde une petite garnison royale jusqu’à la révolution française où il est définitivement abandonné.
Longue étape, 21 km, 850 m D+. On quitte le GR 36 après le col de Laprès, pour une piste en forêt qui mène droit à Cubières… Sauf qu’après quelques km, le balisage terrain diffère du balisage carte. On reste sur notre itinéraire, sur un joli sentier… Mais au bout du sentier il y a une clôture et un employé qui nous explique que le proprio ne laisse plus passer et qu’il nous faut remonter. Après discussion, il nous laisse continuer notre chemin.
Cubières, déception, aucun café ouvert. Plutôt que la route qui mène directement à Camps, on choisit les petits sentiers, qui parfois se perdent dans le ruisseau… Enfin nous arrivons dans un vrai gite, avec une hôtesse chaleureuse et un bon repas !
Mercredi 16 avril. Ce devait être la journée la plus belle mais il pleut, théoriquement jusqu’à 9h. Pas de château aujourd’hui, seulement 15 km et 500 m D+, donc on a le temps et on attend : 9h, 9h30, 10h… Il pleut toujours, on part avec un vent violent de face, en espérant que le relief masquera un peu les rafales. Après la raide montée en forêt sur l’épaule du Bugarach, la descente sur Campeau puis la traversée d’un grand plateau moutonné avec des chevaux en liberté offre un contraste d’autant plus apaisant que la pluie a enfin cessé. La descente sur Caudiès, dans la vallée de l’Agly, traverse astucieusement 200 m D- de barre rocheuse.
Caudiès, encore un village sans bar ni restaurant, mais avec une supérette … Faute de mieux, nous avons loué 2 appartements -jolis- et fait appel à un ami de la loueuse, un anglais qui prépare de la cuisine italienne, au final assez peu digeste.
Jeudi 17 avril. Départ sur le GR 36-GRP tour des Fenouillèdes, qui passe par les gorges de Saint-Jaume, gorges étroites avec des passerelles. Puis on remonte une piste en forêt, averses éparses, rafales de vent très violentes. En basculant dans la vallée de la Boulzane, on découvre le château sur son éperon rocheux. Descente sur le village, remontée sur le piton qui porte le château, au final ce seront encore 18 km dans les pattes et 750 m D+.
Après la visite, retour au village de Puilaurens-la Pradelle, puis à 2 km à La Pradelle-Puilaurens où passe le car qui nous ramène à Estagel, où nous avions laissé la voiture de Camille.
Château de Puilaurens : Située sur un éperon rocheux, c’est la forteresse la mieux conservée. Les 2 enceintes superposées, avec leurs tours surplombant les falaises sont entières. Reconstruit au XIIIème siècle pour être une des principale places fortes sur la frontière France-Aragon, il a brisé une garnison jusqu’au XIXème siècle.
Les châteaux dits cathares
Cet ensemble de forteresses constitue l’un des exemples les mieux préservés de l’architecture militaire du XIIIè siècle. Il a permis aux rois de France d’affirmer leur autorité sur des territoires récemment conquis sur le royaume voisin d’Aragon-Catalogne.
Avant leur transformation en forteresse royale, ces sites étaient le plus souvent des villages fortifiés, dominés par le château du seigneur local. Il ne reste rien des villages ayant parfois abrité des communautés cathares et des chevaliers opposés aux croisades et au roi.
Les bâtisseurs du roi ont réutilisé les pierres et réalisé des exploits pour adapter au relief escarpé leur modèle de fortifications conçu pour les plaines du nord.
Photos : Christian, Suzanne, Camille, Françoise
Texte : Françoise