Carnet de route
Snow cabane en bonne compagnie !
Sortie : Sortie Phil et Nico CABANNE COMPLET du 21/02/2025
Le 08/03/2025 par Phil rider
Nous sommes 5 pour ce we de 3 jours « en cabane », Coralie, Laurène (l’instigatrice de cette sortie), Natacha, Nicho (le big boss en personne) et moi !
Quand nous nous garons, en dessous de la station des Orres, nous constatons que le sol est composé d’un quart de boue, d’un autre de bouse, d’un petit quart de glace molle et d’un gros quart de crottes de chien de berger… c’est à ce genre de détails qu’on devine qu’on va vivre une aventure extraordinaire… Nous cheminons sur la piste forestière qui est dégarnie…il fait tellement chaud que même à l’ombre, la glace fond… nous empêchant de chausser nos splits par peur de mouiller les peaux… Vers 1630m, nous pénétrons dans la forêt, qui est tellement dense que la neige n’a pas eu l’occasion de se déposer au sol… Et puis, vers 1800m, soudain, la forêt s’éclaircit et nous découvrons une couche de 70cm de neige plutôt pas mal…le moral remonte !
Nous arrivons à la cabane visée (que nous vous laissons le soin de deviner), elle est toute neuve, visiblement très bien isolée. Une première corvée de bois et nous commençons à préparer le repas… Mais qui avait tous ces ingrédients dans son sac ? En tous cas, c’est clair, alors que nous n’avons fait que 600m de D+, je n’ai jamais mangé un truc aussi bon que ces pâtes aux artichauds, pignons, ail, huile d’olive et parmesan… Nous nous couchons tranquille et constatons qu’il fait trop chaud pour nos gros duvets… cette cabane est vraiment trop confortable, cette sortie qui devait être aventureuse se transformerait-elle en séjour 4 étoiles ?
Le lendemain, les choses sérieuses commencent… Nous montons à la crête du Lauzet, 400m au-dessus de la cabane… nous redescendons dans de la bonne poudre tassée pas tracée… Un stop à notre hôtel de luxe et nous repartons plus au Sud vers la montagne de Siguret… Malgré le risque limité, nous nous retrouvons dans une pente bien chargée… Nous savons qu’il y a des couches fragiles persistantes, nous doutons… la progression est difficile, devant, Laurène et Nicho discutent ferme sur l’angle de la trace parfaite, pour sortir de là, Coralie monte tout droit en raquettes sur une croupe déneigée, avant de se raviser et de redescendre un peu blême, Natacha me reproche de siffloter tout le temps… l’ambiance est pourrie, mais on s’en sort grâce à notre esprit collaboratif de snowboarders !
Petit couloir un peu raide pour redescendre, les 3 premiers ravagent l’affaire vite fait bien fait, Laurène passe en mode « feuille morte furtive » et Nicho prend le mini couloir d’après… bien des émotions encore, mais vite calmées par une belle descente en forêt bien poudreuse quoiqu’un peu croûtée selon certains.
Arrivés à la cabane, nous découvrons 2 skieuses locales (nous sommes samedi) et comprenons que l’une d’elle, qui parle tout de suite beaucoup, sait tout, a tout compris, pourra bientôt nous expliquer nos propres vies mieux que nous-mêmes…
Quelques minutes plus tard, arrivent 4 beaux gosses du Sud-Ouest en raquettes, ils sont coachs sportifs et Nicho et moi, on n’est pas jaloux parce que ça serait pas trop « esprit club alpin », mais on leur glisse quand même que s’ils essaient de se mettre torse nu pour montrer leurs pectoraux, on peut leur mettre des grands coups de split dans la gueule… Sur ce, avec Nicho, on remonte à la crête du Lauzet…les bodybuilders nous suivent… Même si c’est toujours pas l’esprit, je suis prêt à mourir sur place pour qu’ils ne me dépassent pas… je ne m’essuie même pas la morve du nez en montant pour ne pas perdre d’énergie et quand ils arrivent au sommet juste après moi, ils me demandent : « tu fais quoi comme autre sport pour t’entretenir ? ». En me retenant de vomir tellement l’effort était violent, je leur réponds « un peu de piano, mais quand je joue, ça me donne trop envie de fumer, alors j’ai tout arrêté »…l’ambiance dans la cabane sera peut-être pas des plus conviviales, mais au moins l’honneur de la section est sauf !
Nous continuons sur la crête avec Nicho, la pente est glacée, nous tapons bien pour ne pas zipper et déclenchons un « wouf » fort comme une détonation dans un film de Scorcese… Nous mettons les couteaux puis je perds une vis de mon strap avant… je ne peux pas continuer…j’ai des vis de rechange mais ne les trouve pas, Nicho me sort une vis qui doit dater de sa première paire de patins à roulettes, avec un boulon pas assorti, mais c’est Nicho, je peux rien dire… en fait comme d’hab, Nicho me sauve la mise et nous continuons vers un couloir un peu plus costaud que ceux de ce matin… le soir tombe, le ciel se voile, on sent qu’il faut pas déconner dans la descente… Arrivé à la cabane, les bellâtres me demandent si c’est moi qui suis tombé comme un caca dans la seconde partie de la descente… c’est de bonne guerre ! Laurène qui est à côté de la skieuse qui sait tout, donne l’impression de vouloir la mordre… la soirée s’annonce bien !
Et par un curieux hasard que seule la montagne peut créer, en effet, tout se passe hyper bien, on rigole et on se régale ( semoule/raisins aux saucisses fumées, fromages de qualité supérieure) alors qu’on est 11 autour d’une table de 6.
Encore une nuit trop chaude et dès le matin, nous repartons vers les crêtes légers comme ces 4 tétras lyres que nous dérangeons et qui s’envolent… avant un dernier run avec de bonnes portions de poudre… Puis c’est le grand départ ! Nous refaisons les gros sacs et commençons la descente juste après la skieuse qui sait tout et son amie qui doit avoir un pb de karma pour devoir passer autant de temps à écouter ses propos péremptoires… sous la cabane, c’est encore bon, dans la forêt, ça devient plus sport… Natacha, recrue de cette année, se régale… Nicho fait des bonds sur la moindre souche… Laurène et Coralie s’imprègnent de cette belle énergie pour se déplacer avec la plus grande aisance possible dans ce milieu hostile… Serre file, j’observe tout ça en me disant que c’est peut-être ces moments-là que je préfère… quand je suis interrompu dans mes pensées par la skieuse qui sait tout qui m’explique que c’est normal qu’elle galère vu qu’elle sait hyper bien skier, mais que ses skis sont pas assez bons pour elle… je lui met pas un coup de split parce que ce serait dommage de s’énerver juste à la fin alors qu’on a collectivement réussi à garder notre calme…
Nous retrouvons la piste forestière, bien glacée ce coup-ci… nous suivons les ornières de glace comme dans un jeu vidéo, Laurène qui a farté sa board avec du meilleur vin que nous, nous dépasse tous, personne ne s’est fait mal, nous arrivons en un rien de temps à notre parking/champs de bouses. La skieuse qui sait tout nous salue en passant, nous expliquant qu’elle nous aimait bien en fait et que ce serait cool de nous retrouver en cabane de temps en temps… Nous retenons Nicho, Coralie et Natacha qui veulent la mordre et retenons bien le modèle et la plaque d’immatriculation pour faire demi-tour si on la voit sur un parking !
Conclusion : l’esprit cabane est sauvegardé, l’esprit alpin aussi, l’esprit snowboard était bien là tout le we, à refaire au plus tôt !
Les photos : https://photos.app.goo.gl/4yKFadxUaiyWZud87






















