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Coup de chaud sur les Montagnes, écrit par B. Francou et M-A Mélières
Bernard Francou co signe avec Marie-Antoinette Mélières, climatologue, « Coup de chaud sur les montagnes » aux Editions Guérin/Paulsen, ouvrage qui pourrait être au cœur des préoccupations actuelles de toutes les personnes sensées de la planète, et « accessoirement » des alpinistes. Francou, un nom que les moins de vingt ans ne doivent sans doute pas connaître, est au moins familier aux habitués du Haut-Dauphiné : dans les années 70, la cordée la plus novatrice du massif s’appelait Cambon-Francou. Photographe (c’est de famille), musicien, auteur, Bernard est aussi un des grands de l’alpinisme en Oisans. Avec JMC, il a signé une première dans nombre de parois majeures des Ecrins : trilogie sur chaque face nord du Glacier Noir, Olan, Râteau, sans parler de la Meije, et ce jusqu’à ce que son compère devienne un nom commun en Oisans : le label Cambon ! La fin de la décennie marque un tournant pour Bernard, ainsi qu’une autre forme d’attachement à ses montagnes : géomorphologue et glaciologue de formation, directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Developpement (IRD), il a consacré près d’un demi-siècle à ausculter les glaciers du monde, avec une prédilection pour la Cordillère des Andes, en passant par l’Himalaya. Les sommets de Bolivie, d’Equateur ou du Pérou n’ont plus de secrets pour lui, d’autant que dans le cadre de ses recherches sur les effets du changement climatique dans les Andes tropicales, il lui est arrivé de passer un mois au sommet du Sajama (6542m), sommet culminant de Bolivie, ou du Chimborazo (6310m), sommet culminant d’Equateur, pour effectuer des carottages. Parmi les chapitres qui touchent surtout les alpinistes, je citerai « l’agonie des glaciers » et « l’alpinisme contraint de s’adapter ». Lorsqu’on apprend que d’ici la fin du siècle, les deux plus grands glaciers français, Argentières et la Mer de glace, auront disparu, il y a de quoi « avoir froid dans le dos », si l’on peut dire. Pour le jeune alpiniste que j’étais il y a un demi-siècle, imaginer l’effondrement du Pilier Bonatti serait passé au mieux pour un grotesque canular. A présent, aucune montagne n’est à l’abri d’une telle catastrophe. Et si ce livre pouvait tomber entre les mains des responsables de la Cop 26, ce serait encore mieux.
Barney
Coup de chaud sur les montagnes, Bernard Francou et Marie-Antoinette Mélières,
Editions Guérin Paulsen ; px : 39,50 € ISBN : 978-2-35221-345-1
Photo (Jean-Michel Cambon) : Bernard dans la Couzy-Desmaison, Face NO de l'Olan



















